La transition énergétique de la Corée du Sud s’accélère, poussée par l’immense potentiel de l’énergie éolienne. Alors qu’elle accuse un retard par rapport à d’autres pays développés en matière de développement durable, la Corée du Sud s’efforce désormais de rattraper son retard. Avec un climat favorable et une topographie propice, notamment pour la production d’énergie éolienne terrestre, le pays se tourne résolument vers l’offshore pour débloquer un potentiel encore inexploité. Pourtant, ce chemin n’est pas exempt de défis.
Le visage de l’énergie renouvelable en Corée du Sud
À l’heure actuelle, les combustibles fossiles dominent encore le bouquet énergétique sud-coréen. Le pétrole représente 37%, suivie du charbon (22%) et du gaz naturel (24%). L’énergie nucléaire contribue à hauteur de 11%, tandis que les énergies renouvelables ne composent que 6% de l’énergie produite. Concernant l’éolien et le solaire, ils ne représentent que 4 % de l’électricité générée, plaçant la Corée du Sud en queue de peloton parmi les pays du G20, à l’exception de l’Arabie Saoudite.
L’énergie éolienne offshore : l’avenir de la transition énergétique coréenne
Dans le cadre de son « Green New Deal », la Corée du Sud s’est fixé pour objectif de porter la part des énergies renouvelables à 20% de son mix énergétique d’ici 2030. Pour l’éolien offshore seul, elle vise une capacité de 12 GW, un bond remarquable comparé à son actuelle capacité de 124,5 MW. En collaboration avec des entreprises publiques et privées, la Corée du Sud œuvre à la mise en place de projets éoliens à grande échelle. À titre d’exemple, en août 2021, le pays a délivré sa première licence pour un parc éolien flottant de 1.5 GW à un consortium incluant TotalEnergies.
Les champignons éoliens de la Corée du Sud face aux géants européens
L’Europe, avec ses 25 GW de capacité installée, domine le marché mondial de l’éolien offshore. Les Pays-Bas et le Danemark sont des marchés matures avec respectivement environ 3 GW et 1,5 GW en capacité installée. Comparer la Corée à ces pays peut sembler inéquitable, mais des études suggèrent que le pays a un solide potentiel de croissance. Selon COWI, groupe de conseil international, la Corée du Sud pourrait rattraper ses concurrents, voire les devancer si elle persévère dans ses projets.
Défis de l’éolien en Corée du Sud
Le chemin vers l’énergie éolienne n’est pas sans embûches. Les obstacles réglementaires, les processus d’autorisation longs et incertains, et les chaînes d’approvisionnement complexes représentent de sérieux défis. Le coût de l’énergie éolienne en Corée, estimé à environ 200 euros par mégawattheure, figure parmi les plus élevés au monde. La hausse des coûts d’installation et d’exploitation, souvent due à l’implication de sous-traitants inexpérimentés, constitue une barrière de plus. Toutefois, le « Green New Deal » s’attaque à certains de ces problèmes par la simplification des procédures et des études de faisabilité dans plusieurs zones offshore.
Projets et initiatives en cours
La Corée du Sud se distingue par son engagement résolu envers un avenir durable et respectueux de l’environnement. Forte de son développement économique rapide et de son innovation technologique remarquable, ce pays asiatique s’efforce désormais d’intégrer des projets durables dans l’ensemble de ses secteurs économiques et sociaux. La Corée du Sud attire désormais des investisseurs internationaux grâce aux perspectives de rentabilité qu’elle offre. Orsted, leader mondial des énergies renouvelables, prévoit de développer de l’éolien offshore près d’Incheon. Les initiatives locales ne sont pas en reste, avec Doosan Heavy Industries qui s’apprête à entrer de plain-pied sur le marché éolien offshore. De grands noms comme Samsung et Hyundai ambitionnent de devenir des fournisseurs de technologies clés pour des projets majeurs à travers le pays.
L’émergence des projets éoliens flottants
Le projet Firefly, développé par Equinor, est un projet éolien offshore flottant qui pourrait transformer le paysage énergétique du pays. Grâce à une technologie avancée de fondations semi-submersibles, ces installations pourraient ouvrir de nouveaux horizons pour l’énergie éolienne dans des zones où la profondeur de la mer rend les installations traditionnelles impraticables.
Les politiques gouvernementales et leur impact
La Corée du Sud a mis en place des politiques énergétiques ambitieuses visant à accroître la capacité éolienne de manière exponentielle d’ici 2030. Bien qu’il existe des résistances locales, le gouvernement multiplie les efforts pour encourager le développement de projets éoliens offshore. Des entreprises telles que Siemens Gamesa ont déjà signé des accords stratégiques pour s’impliquer davantage.
Transition douce mais prometteuse vers une énergie plus propre
Sur terre, l’éolien continue également de progresser. Bien que les opportunités de croissance dans l’énergie éolienne terrestre soient limitées, les progrès réalisés indiquent une transition énergétique sérieuse. Si les conditions strictes et les contrôles environnementaux représentent un défi, le marché sud-coréen est prêt pour une croissance significative. Doosan Enerbility, en partenariat avec Siemens Gamesa, prévoit d’augmenter la part locale de la chaîne d’approvisionnement, développant notamment la fabrication de tours en acier sur lesquelles reposent les nacelles.
Faits marquants dans le développement de l’énergie éolienne en Corée du Sud
D’abord, la Corée du Sud accueille le Wind Energy Installation Group, une initiative qui prévoit d’attirer des investissements à hauteur de 50 milliards d’euros d’ici 2035. Ensuite, la capacité installée en éolien pourrait tripler d’ici 2030, grâce aux avancées technologiques et à l’intérêt croissant des investisseurs. Enfin, la Journée nationale de l’énergie éolienne a été récemment instaurée afin de sensibiliser le public et renforcer l’engagement du pays dans cette transition.
L’essor de l’énergie éolienne en Corée du Sud est prometteur, mais il exige une coopération sans faille entre le gouvernement, les industriels et les investisseurs nationaux et internationaux. L’objectif ambitieux de 21% d’énergie renouvelable dans le mix énergétique d’ici 2030 est à portée de main. Cependant, il nécessitera des efforts redoublés pour surmonter les obstacles réglementaires et technologiques. Le vent souffle dans la bonne direction et la Corée du Sud est prête pour un avenir énergétique plus vert.
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