La Corée du Sud, un pays reconnu pour son développement économique rapide et sa présence culturelle mondiale, est confrontée à des défis environnementaux de grande envergure, souvent étouffés par ses réalisations économiques. Sa densité de population extrêmement élevée, qui place le pays parmi les plus peuplés du monde, a amplifié la pression sur ses ressources naturelles et intensifié les problèmes environnementaux.
Un environnement en souffrance
Les questions environnementales en Corée du Sud sont indéniablement liées à son développement industriel rapide. Par exemple, les incidents de pollution tels que l’incident de pollution au phénol de la rivière Nakdong en 1991 mettent en lumière la nécessité de réévaluer les pratiques industrielles. Quant aux déchets, près de 400 « montagnes de déchets » illégales ont fleuri dans tout le pays, créant des tensions majeures, particulièrement autour de Séoul et dans la province de Gyeonggi.
En parallèle, l’industrialisation rapide s’accompagne de niveaux de pollution atmosphérique dangereux. En 2019, un rapport a mis en lumière le fait que la Corée du Sud est parmi les pires pays de l’OCDE en termes de qualité de l’air. La dépendance au charbon, qui assure 44 % de la production énergétique du pays, joue un rôle central dans ce problème, alourdissant la lourde empreinte carbone sud-coréenne, la 13e plus élevée au monde.
Les vagues climatiques extrêmes
Les conditions climatiques en Corée du Sud ont évolué de manière inquiétante au cours des dernières décennies. Les épisodes de pluie battante et de typhons se sont amplifiés, causant des dommages massifs et des pertes humaines tragiques à travers le pays. L’inondation dévastatrice d’un tunnel à Cheongju en juillet 2023, coûtant la vie à au moins 46 personnes, souligne la vulnérabilité croissante de la nation aux catastrophes naturelles, exacerbée par le changement climatique.
En été, les températures montent en flèche, accompagnées de précipitations intenses, un changement qui partage un lien direct avec le réchauffement climatique. L’Administration météorologique coréenne a rapporté une augmentation de 0,6°C par décennie entre 1954 et 1999, soulignant l’urgence d’une intervention contre cette montée des températures.
Le défi des plastiques et des émissions de carbone
Les habitudes de consommation en Corée du Sud contribuent également à ses défis environnementaux. Avec 91 % des déchets côtiers identifiés comme étant des plastiques, la dépendance à ces matériaux à usage unique aggrave la crise climatique, émettant des gaz à effet de serre supplémentaires lorsqu’ils se décomposent dans les eaux littorales.
Cependant, le problème ne s’arrête pas là. La consommation d’énergie et les industries à forte intensité d’énergie, telles que l’automobile et la construction navale, et la dépendance continue aux combustibles fossiles représentent également des défis considérables. En 2015, la République de Corée était responsable de 640 millions de tonnes de CO2, un chiffre qui a continué de croître depuis.
Une réponse gouvernementale insuffisante
Malgré les défis flagrants, les politiques climatiques de la Corée du Sud n’ont pas toujours été à la hauteur. Les critiques soulignent le manque de cohérence entre les promesses et les actions réelles. Par exemple, bien que l’administration actuelle ait introduit un plan exploitant davantage l’énergie nucléaire pour réduire les émissions, elle a échoué à renforcer les énergies renouvelables, S’appuyant sur une définition de l’énergie « nouvelle et renouvelable » qui inclut aussi des combustibles non renouvelables, le pays n’a pas su stimuler l’investissement nécessaire pour un réel changement énergétique.
Des engagements plus audacieux sont nécessaires pour voir un changement substantiel. En 2021, une cible de réduction de 35 % des émissions par rapport aux niveaux prévus a été annoncée d’ici 2030, mais elle reste jugée insuffisante par les observateurs.
Une opportunité pour l’avenir
Heureusement, le pays n’est pas resté stagnant. Le concept de « croissance verte » reste central dans la politique énergétique du pays. Un élan majeur vers les véhicules électriques, ainsi qu’un engagement croissant envers la recherche énergétique durable, montrent une prise de conscience croissante des enjeux. Récemment, l’annonce d’un investissement de 40 milliards d’euros dans les technologies automobiles vertes au cours des dix prochaines années témoigne de cette volonté de changement.
Enfin, la Corée du Sud accueille le Fonds vert pour le climat, illustrant ainsi son engagement envers la coopération internationale dans la lutte contre le changement climatique. Ce fonds vise à mobiliser 100 milliards chaque année pour financer des projets de climat dans les pays en développement.
Pour des politiques plus audacieuses
Pour véritablement progresser, la Corée du Sud doit intégrer des stratégies plus ambitieuses, sur le modèle des politiques de transition énergétique d’autres pays pionniers. Cela inclut le démantèlement progressif et structurée de l’industrie du charbon, le renforcement des infrastructures pour les énergies renouvelables, et un soutien politique accru pour les innovations locales dans le secteur de l’énergie propre.
En prenant des mesures décisives maintenant, la Corée du Sud a l’occasion de non seulement préserver son environnement, mais aussi d’assurer à son économie un avenir durable au sein de la scène mondiale. Adaptant ses politiques avec prudence et ambition, le pays pourrait ainsi révéler un modèle pour d’autres nations confrontées à des défis similaires.
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