Le Parc National de Banhine, situé dans la Province de Gaza au sud du Mozambique, est un véritable joyau de la conservation africaine. Établi le 26 juin 1973, ce parc offre un aperçu fascinant de la nature sauvage et préservée de l’Afrique. Couvrant une superficie de 700 000 hectares, Banhine est connu pour sa biodiversité unique, ses habitats variés et ses efforts de conservation ambitieux.
Parc de Banhine : Un sanctuaire historique
Banhine a été créé avec l’objectif de protéger des populations importantes de girafes et d’autruches. Cependant, les années de guerre civile, suivies de périodes de sécheresse et de braconnage intensif ont presque anéanti toute la faune abondante autrefois présente. Aujourd’hui, le gouvernement mozambicain, en partenariat avec des organisations comme la Peace Parks Foundation, s’efforce de restaurer ces écosystèmes. Près d’un quart du territoire du Mozambique est dédié à la conservation, et Banhine joue un rôle central dans cette mission écologique ambitieuse.
Défis environnementaux et adaptation remarquable
Banhine est un environnement aride, caractérisé par une faible pluviosité annuelle d’environ 430 mm. Malgré ces conditions, le parc abrite une zone humide couvrant plus d’un pour cent de sa superficie, avec plus d’un millier de mares aux eaux variées, allant de l’eau salée à l’eau douce. Ce contraste crée une diversité de microhabitats essentiels pour différentes espèces animales et végétales.
Le parc enregistre 18 espèces de poissons, dont le dipneuste africain. Ces poissons ont développé des mécanismes incroyables pour survivre aux périodes de sécheresse, une adaptabilité qui souligne la résilience de la nature face aux défis environnementaux.
Une biodiversité en renaissance
Banhine accueille une faune diversifiée, incluant des lions, des léopards, des hyènes tachetées et des servals. On peut également y observer des autruches, des koudous, des impalas, des njalas et des cobes de roseaux. Parmi les espèces d’oiseaux, les grues caronculées, en danger, trouvent refuge dans le parc.
La présence d’espèces autrefois éradiquées, comme les zèbres, les gnous et les hippotragues, est en voie de restauration grâce aux efforts de conservation. Un éléphant équipé d’un collier de suivi en 2019 a révélé les anciennes routes migratoires entre le Parc National de Kruger en Afrique du Sud, le Parc National de Limpopo et le Parc National de Zinave, démontrant la connectivité ancestrale entre ces zones protégées.
La résilience face aux adversités
La conservation à Banhine n’est pas sans défis. Pendant la guerre civile et en raison des pressions dues à la sécheresse actuelle et au braconnage, de nombreuses espèces ont été décimées. Le parc reste menacé par le braconnage illégal avec des centaines de pièges confisqués chaque année. Les rangers du parc, dévoués et bien formés, passent des milliers d’heures en patrouille, retirant les pièges et procédant à des arrestations.
Les récentes améliorations des infrastructures de communication, comme l’amélioration du réseau radio, ont renforcé l’efficacité des patrouilles et la sécurité opérationnelle des rangers. Des projets de développement, tels que la construction de nouveaux logements pour les responsables de la lutte anti-braconnage, ont également amélioré les conditions de vie dans le parc.

Soutien communautaire et coexistence
Les communautés locales, vivant dans des villages traditionnels épars à l’intérieur et autour du parc, dépendent des ressources naturelles en période de sécheresse. Cette situation conduit parfois à des conflits homme-faune, notamment avec les éléphants et les buffles. Les équipes de rangers sont fréquemment sollicitées pour aider à atténuer ces conflits, éduquant les communautés sur les moyens sûrs de dissuader la faune sans causer de dommages.
Des découvertes fascinantes
L’utilisation de pièges photographiques a permis des découvertes remarquables sur la faune de Banhine. Des images récentes ont révélé la présence de léopards et d’une hyène brune, espèce rarement observée dans cette région. Ces découvertes soulignent l’importance continue des efforts de surveillance et de recherche dans la gestion du parc.
Perspectives d’avenir
Avec la signature d’un accord de partenariat formel entre la Fondation Peace Parks et l’Administration Nationale pour les Zones de Conservation du Mozambique (ANAC) en juillet 2018, les projets de Banhine se concentrent sur le renforcement des activités anti-braconnage, la réintroduction d’espèces pour restaurer l’équilibre de l’écosystème et l’amélioration des moyens de subsistance des communautés locales.
Quelques faits intéressants
- Un réseau écologique important : Banhine est un maillon essentiel de la zone de conservation transfrontalière du Grand Limpopo, connectant divers parcs nationaux et facilitant la migration de nombreuses espèces.
- Un sanctuaire pour les oiseaux migrateurs : Les lacs saisonniers de Banhine sont des haltes importantes pour des milliers d’oiseaux migrateurs, transformant le paysage aride en un véritable spectacle vivant pendant les mois de pluie.
- Le défi de la sécheresse : La parc a connu trois années de pluviométrie bien en dessous de la moyenne, menant à des conditions de sécheresse sévères. Cette situation critique pousse les humains et les animaux à dépendre de puits souvent éloignés.
L’importance de la préservation
La mission de conservation de Banhine va bien au-delà de la simple protection des espèces. Il s’agit d’une tentative holistique de restaurer un paysage historique, de rétablir des corridors migratoires et d’assurer que la faune et les communautés locales puissent coexister harmonieusement. Le développement de projets de réintroduction d’espèces historiques, tels que les éléphants et les buffles, est une étape cruciale pour recréer les écosystèmes dynamiques du passé.
Une invitation à l’exploration
Le Parc National de Banhine offre une riche mosaïque de paysages, des prairies et des zones humides aux forêts denses de mopane. Cette variété de biomes crée un habitat diversifié pour une multitude d’espèces. Les voyageurs aventureux y trouveront une expérience authentique et moins fréquentée que d’autres destinations africaines plus touristiques. La beauté de Banhine réside en partie dans son état encore largement sauvage et en développement, offrant une aventure où chaque jour peut apporter une nouvelle découverte.
En fin de compte, la préservation du Parc National de Banhine nécessite un soutien continu non seulement des gouvernements et des ONG, mais aussi des visiteurs et des passionnés de la nature. Votre visite contribue directement à la protection de cette merveille naturelle et à l’amélioration des conditions de vie des communautés locales.
Le Parc National de Banhine est un témoignage saisissant de la résilience et de la beauté de la nature africaine. Ses initiatives de conservation, malgré les défis, montrent un engagement déterminé à restaurer et protéger cette région. Que vous soyez un passionné de nature, un aventurier ou simplement à la recherche d’une escapade unique loin des sentiers battus, Banhine offre une expérience inoubliable où chaque visiteur peut contribuer activement à la préservation de notre patrimoine naturel.