Le parc national des Quirimbas, au Mozambique, est un sanctuaire pour la faune et la flore, ainsi qu’un pilier de développement durable pour les communautés locales. Établi en juin 2002, ce parc s’étend sur une superficie de 7 500 km², incluant 11 des îles les plus méridionales de l’archipel des Quirimbas et une vaste zone continentale. Depuis sa création, certaines parties ont même été désignées comme réserve de biosphère par l’UNESCO, soulignant l’importance écologique de cet espace protégé.
Situation et climat du arc national des Quirimbas
Le parc s’étend sur 110 kilomètres le long de la côte nord-est du Mozambique, de Pemba à la frontière tanzanienne. Il bénéficie d’un climat tropical avec une saison des pluies de décembre à avril et une saison plus fraîche et sèche de mai à septembre. Les températures diurnes oscillent entre 25 °C et 35 °C selon les périodes de l’année, tandis que les températures de l’eau varient de 24 °C à 27 °C.
Les îles des Quirimbas
Parmi les 11 îles principales du parc, six, à savoir Ibo, Matemo, Quisiva, Quilalea, Quirambo et Quirimba, sont habitées de manière permanente. Les autres îles, comme Quipaco, Mefundvo, Sencar, Fion et Rolas, sont principalement inoccupées, bien que des pêcheurs y résident de manière saisonnière. Ces îles font partie d’un archipel corallien s’étendant sur près de 400 kilomètres, offrant une diversité écologique exceptionnelle.
Un écosystème riche et varié
Les 913 000 hectares protégés du parc englobent des forêts côtières, des mangroves et des récifs coralliens qui abritent une richesse incroyable en termes de biodiversité. Sur terre, on peut y observer des populations d’éléphants, de lions, de léopards, de crocodiles et même de chiens sauvages. Les habitats du parc incluent des montagnes, des forêts, des savanes, des plages et des champs d’herbes marines, qui abritent une variété impressionnante de plantes et d’animaux. Au total, 160 espèces d’animaux y sont recensées, dont certaines figurent sur la liste rouge des espèces menacées.
Sous les eaux cristallines, la vie marine est tout aussi fascinante. On peut y trouver des tortues de mer, quatre espèces de dauphins, trois espèces de baleines (y compris la baleine à bosse migratrice), plus de 160 espèces de coraux, six types de mangroves et 350 espèces de poissons. Les récifs coralliens, notamment, sont un trésor à préserver, offrant un habitat essentiel à de nombreuses espèces marines.
Conservation et gestion participative
La gestion du parc met l’accent sur la conservation des écosystèmes et la participation active des communautés locales. Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a joué un rôle crucial dans les premiers pas de cette initiative, en collaborant avec le gouvernement mozambicain de 2002 à 2010 pour la gestion du parc et en continuant à fournir une assistance technique jusqu’en 2016. Les objectifs principaux du parc incluent la protection, la conservation et, lorsque nécessaire, la restauration de l’environnement terrestre et marin. Un programme de gestion des pêches est également en cours.
Défis et solutions
Menaces et décroissement des ressources
Les écosystèmes du parc national des Quirimbas sont fragiles et font face à plusieurs menaces. La pêche au harpon sur les récifs coralliens, le commerce illégal de tortues marines et la destruction de leurs habitats de nidification ainsi que la surexploitation des mangroves pour le bois de chauffage et la construction sont des problèmes majeurs. L’augmentation de la pression sur les ressources menace non seulement la biodiversité mais aussi les moyens de subsistance des communautés locales, qui dépendent en grande partie de la pêche, de l’agriculture traditionnelle et des micro-entreprises.
L’épuisement des stocks de poissons dans les zones voisines de Nampula et de Tanzanie a conduit à une pénétration accrue de pêcheurs migrateurs, aggravant encore la pression sur les ressources marines du parc. Les conflits homme-animal sur terre, ainsi que l’érosion des moyens de subsistance traditionnels dus à des maladies des plantes comme l’Oidio anacardii et le jaunissement letal des cocotiers, ont engendré un cycle de pauvreté alarmant.
Initiatives de conservation et développement durable
La gestion du parc s’efforce d’inclure les communautés locales dans toutes les décisions importantes, de la planification à l’exécution des stratégies de gestion. Des programmes éducatifs sur l’environnement sont en cours, tout comme des initiatives visant à promouvoir la pêche durable et l’éco-tourisme. Des zones de sanctuaire, interdites à la pêche, ont été établies pour permettre la régénération des stocks de poissons et des coraux. La création de ces zones bénéficie également aux pêcheurs locaux, car elle entraîne un effet de débordement positif, augmentant les prises dans les zones adjacentes.
Organisations en appui
Plusieurs organisations non gouvernementales soutiennent activement les efforts de conservation du parc. Ces institutions participent à la formation du personnel, à la promotion de pratiques de pêche durables et à l’amélioration de la gestion de l’eau pour réduire le risque de contamination et lutter contre la malnutrition.
Engagement des communautés
L’une des spécificités du parc national des Quirimbas est son approche ascendante de la gestion, résultant directement des demandes des communautés locales et des autres parties prenantes. Cette approche garantit que le parc bénéficie de manière tangible aux utilisateurs locaux, en particulier aux pêcheurs, et les implique dans la gestion des ressources du parc. Les communautés locales ont le droit de négocier des accords juridiques contraignants avec les opérateurs touristiques et ont priorité pour l’emploi dans toutes les entreprises touristiques établies dans le parc. Elles ont également le droit de décider qui peut pêcher dans les eaux du parc et de participer à l’application de la législation du parc.
L’avenir du parc national des Quirimbas
Pour garantir la pérennité des objectifs du parc, la collaboration entre les ONG, le gouvernement mozambicain et les population locales est essentielle. Les efforts de conservation vont de pair avec le développement des communautés, notamment grâce à des systèmes de collecte de fonds appropriés et à l’augmentation des initiatives de tourisme éco-responsable.
Les objectifs du parc soutiennent l’implication communautaire active et visent à promouvoir le bien-être économique et social des habitants ancestraux du parc par le biais de stratégies d’utilisation durable des ressources. La promotion du tourisme écologique, la conservation des monuments historiques et des patrimoines culturels et le développement de partenariats avec d’autres institutions de recherche jouent un rôle clé dans la vision à long terme du parc.
Le parc national des Quirimbas représente un modèle de conservation intégrée, où la biodiversité et les communautés humaines coexistent et prospèrent ensemble. Cette approche holistique, soutenue par des initiatives locales et internationales, est cruciale pour préserver l’incroyable richesse écologique et culturelle de ce coin unique du Mozambique. En impliquant les communautés dans chaque étape de la gestion du parc, en reconstituant les ressources épuisées et en promouvant des moyens de subsistance durables, les Quirimbas ne sont pas seulement un refuge pour la biodiversité, mais aussi un exemple inspirant de ce que peuvent accomplir les efforts collectifs de conservation.