Ces villes seront inondées lorsque les calottes glaciaires auront fondu

Les chercheurs de la NASA ont créé un nouveau modèle d’élévation du niveau de la mer qui leur permet de prédire avec une précision impressionnante les grandes villes qui seront touchées par la fonte des glaces. Les chercheurs espèrent que le nouvel outil pourra servir à prévenir les catastrophes par les urbanistes.

Un modèle plus inclusif

En publiant leurs résultats dans Science Advances, ils montrent, par exemple, que si la partie nord-ouest de l’inlandsis du Groenland fond, Londres sera probablement affectée par l’élévation du niveau de la mer, alors que si les parties nord et est fondent, c’est New York qui sera inondée. Ce dernier modèle est plus complet que ses prédécesseurs car il comprend toute une série de processus clés tels que la rotation et la gravité de la Terre. La fonte des calottes glaciaires polaires est souvent vue en termes simplistes, comme des glaçons fondants dans un verre d’eau. Mais nous savons qu’en réalité, ce n’est pas le cas. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la mer ne monte pas au même niveau autour de la planète, ce qui signifie que certaines villes côtières risquent d’être touchées par des inondations bien avant d’autres.

Certaines calottes glaciaires produisent leur propre gravité !

Lorsque la Terre tourne, elle vacille légèrement. Cette oscillation est influencée par la masse d’objets à la surface, comme les calottes glaciaires polaires. L’an dernier, les scientifiques de la NASA ont expliqué en détail comment la fonte annuelle de l’Arctique est suffisante pour influer sur cette oscillation à mesure que la distribution de la masse à la surface change. Si des portions de glace qui ne fondent jamais habituellement comme les feuilles recouvrant le Groenland disparaissaient, les secousses seraient de nouveau altérées, ce qui, à son tour, redistribuerait cette eau inégalement autour de la planète. Mais les chercheurs ont aussi modélisé l’effet de la gravité sur la distribution de l’eau lorsque la glace fond. Étonnamment, certaines des calottes glaciaires, encore une fois celles qui recouvrent le Groenland, sont si massives qu’elles produisent leur propre gravité !

Eric Larour, développeur principal de ce projet au Jet Propulsion Laboratory de la NASA, a déclaré à la BBC : « Lorsque la glace se rétrécit, cette attraction diminue, la mer s’éloigne de cette masse. La fonte des glaces signifie aussi que le rocher sous lequel elle avait poussé s’élève légèrement, ce qui influe à nouveau sur l’endroit où va l’eau. » Les chercheurs espèrent que les urbanistes et que les locaux pourront utiliser cet outil pour les aider à se prémunir contre de futures inondations.