Le vapotage au Royaume-Uni, aux États-Unis et en France

L’impact environnemental des cigarettes électroniques est un vrai sujet qui ne bénéficie pour l’instant d’aucune étude scientifique rigoureuse. Nous manquons en effet de données chiffrées et d’informations pour évaluer cet impact et le comparer éventuellement à celui de l’industrie du tabac. Le vapotage est devenu un champ de bataille scientifique, législatif, écologique et même idéologique pour les universitaires, les décideurs et les dirigeants. Dans l’attente de chiffres sur l’impact écologique, Jeunesverts.org a choisi de rester en veille : voici notre tour d’horizon des différentes législations en matière de vapotage.

Le vapotage comme moyen de réduction des méfaits du tabac

Cette année, de nombreuses études ont été « lancées » pour évaluer les effets du vapotage sur la santé. On a également assisté à l’adoption de nouvelles lois par certains gouvernements mais également à la remise en question de l’innocuité du vapotage aromatisé.

A l’origine, le vapotage a été inventé pour proposer une alternative plus saine au tabagisme. Et comme il s’agit d’une « pratique » nouvelle, les études à long terme sur ses effets sur la santé sont inexistantes. En revanche, sur la théorie, les scientifiques s’affrontent à couteaux tirés pour prédire l’impact long-termiste de la cigarette électronique sur la santé et sur l’environnement. Certains mettent en avant le côté transitoire de la cigarette électronique pour arriver, un jour, à un monde sans tabac, tandis que d’autres épinglent des cas où la cigarette électronique vient s’installer dans la durée, remplaçant une addiction par une autre.

Des instances gouvernementales britanniques telles que PHE et le comité de sélection des sciences et de la technologie de la « House of Commons » soutiennent publiquement le vapotage comme moyen de lutte contre les méfaits du tabac. L’éducation sur le vapotage devenant une priorité pour lutter contre le tabagisme, des recherches supplémentaires seront menées sur les risques du vapotage et son efficacité dans le cadre des campagnes publiques antitabac outre-Manche.

La FDA américaine, farouche opposant au vapotage

Outre-Atlantique, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a fait des vagues dans l’industrie du vapotage l’année dernière lorsque son commissaire, Scott Gottlieb, a annoncé en novembre son intention de limiter les ventes de cigarettes électroniques aromatisées. En janvier dernier, Gottlieb a déclaré que les entreprises de cigarettes électroniques subiraient « une menace existentielle » si l’utilisation du vapotage par la jeunesse américaine continuait d’augmenter.

De grands États comme la Californie, New York et le Massachusetts envisagent d’imposer encore plus de restrictions à l’utilisation et à la vente de cigarettes électroniques. Les États-Unis étant l’un des marchés les plus importants en matière de vapotage, tout changement radical dans la réglementation aura des répercussions sur la scène internationale.

La levée des interdictions de vapotage au Royaume-Uni

Les cigarettes électroniques sont apparues dans les magasins britanniques il y a plus d’une décennie. Depuis lors, de nouvelles lois sur le vapotage sont entrées en vigueur pour régir leur fabrication et leur promotion, et les anciennes lois antitabac ont été renforcées. Au Royaume-Uni, le soutien du gouvernement au vapotage peut entraîner le relâchement et le renversement des interdictions de la pratique au pays. En Angleterre, les hôpitaux manifestent un plus grand intérêt pour la fourniture de cigarettes électroniques aux patients, et les hôtels et les restaurants permettent désormais à leurs clients de vapoter.

Même s’il prend des précautions, car aucune donnée n’est disponible sur le vapotage à long-terme, le ministère britannique de la santé estime que la cigarette électronique est moins grave que le tabac. Elle contient de la nicotine, mais elle de renferme pas d’éléments nocifs tels que le formaldéhyde, le goudron, les particules et le monoxyde de carbone. S’il est vrai que le vapotage ne présente aucun avantage, le gouvernement britannique pense qu’il reste le moyen « le moins dangereux » pour consommer de la nicotine. On se dirige donc vers un modèle de « tolérance » de la cigarette électronique au Royaume-Uni.

Les restrictions légales qui régissent le vapotage concernent principalement la production et la promotion du produit. Ces mesures sont au cœur de la volonté du gouvernement de veiller à ce que les vapoteurs et le grand public ne soient pas exposés à des risques inutiles. Les lois les plus strictes s’appliquent au pourcentage de nicotine contenu dans les e-liquides et au volume des cartouches et des atomiseurs des vaporisateurs. La réglementation européenne sur les e-liquides interdit la commercialisation de flacons nicotinés de plus de 10 ml. Désormais, pour réaliser vos propres e-liquides il faudra opter pour une base non nicotinée à laquelle vous ajouterez un ou plusieurs boosters de nicotine, dosés à 20 mg/ml de nicotine. Vous pouvez utiliser le calculateur e-liquide de Vapoclope pour ne pas vous perdre dans les chiffres.

Qu’en est-il en France ?

La réglementation française en matière de cigarettes électroniques diffère de celle qui règne aux États-Unis. Contrairement aux cigarettes électroniques tolérées aux Etats-Unis, les e-cig françaises contiennent une dose plus faible de nicotine. « La réglementation européenne, adoptée en France, établit un taux maximal de nicotine de 20 mg / ml, alors qu’aux États-Unis, les flacons de recharge vendus sur le marché contiennent des niveaux de nicotine beaucoup plus élevés », a déclaré un porte-parole du Ministère de la santé. En France, certains additifs tels que les vitamines, utilisés dans la production de e-liquides américains, sont interdits. Les produits de vapotage font l’objet de contrôles stricts en France, car ils doivent tous être enregistrés auprès de l’Agence française de sécurité et d’hygiène de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), avant d’être commercialisés (ou pas).